mercredi 25 février 2015

Refonte

Ce blog va probablement migrer
refaire peaux neuve, s'organiser un peu

J'ai eu envie / besoin de publier des choses plus personnelles en lien avec mes prises de positions dans la vie.

J'admire les personnes capable de s'exprimer clairement, de faire un article avec un début et une fin, de rester concentrer sur leur thème.

Tout ça pour m'excuser du fouillis du lieu.

je vous aime.

Féminisme (réactions à chaud). Rationalisme et intolérance à l'erreur… et Anarchie !

Où l'on parlera de l'impossibilité de s'exprimer (ou se faire entendre), 
ou comment on fait fermer leur gueule aux femmes. (histoire d'un système qui s'auto-alimente)

[Il y a quelques mois j'avais rédigé cet article, ou plutôt jeté en vrac ce qui venait, c'est probablement pas terminé, et encore une fois bordélique mais maintenant j'ai envie de le publier quand même. sans relecture]

J'avais lu le premier article de Mar_Lard, à propos de l'article de Joystick, au moment de sa parution en octobre dernier. Et les réactions. Bande de connards habituelle sur le net m'étais-je dit.

L'autre jour, je lis le blog de Tanxxx (La Soupe À L'Herbe).
Et je suis la polémique avec ce #!*$ de Siné.
Puis juste ensuite une autre polémique avec le vinvinteur et leur montage de l'interview de Mar_Lard. J'aime bien comme parle Tanxx, c'est rageur (ce côté punk, ça me parle), mais précis, argumenté et cohérent. Je vais voir l'émission en question, moi qui vomis sur la télé. Et en général sur les vidéos, surtout celles largement diffusées sur les réseaux sociaux qui sont sensées faire rire. Ce qui me plait sur le net c'est l'information, creuser un sujet, et lire, comme ça on peut choisir et contrôler ce qu'on absorbe. Alors bon l'infotainement, bof. Pas pour moi, impression de perdre du temps.
Bref je regarde, puis regarde l'interview de Mar_Lard, et j'essaye de comprendre la prise de tête à propos de ce qui est resté de cette interview dans le montage final du vinvinteur. Ça ne sera pas le propos ici.

Mais du coup je me suis dit que ça serait pas mal d'aller le lire vraiment l'article de Mar_Lard.
J'ai survolé le début (intro et tout ça) puis suis revenue au sommaire et ai cliqué, intriguée sur le chapitre 5 la "fake geek girl", et la suite.

Quand j'écris ce texte (depuis j'ai fini par tout lire même le début), j'en suis au chapitre 7 phénomène de groupe. Entre temps j'ai lu ça (en lien depuis l'article) peut-être que ça aide à être un peu énervée.
Ou touchée.
Et là ces phrases de Mar_Lard : "[…] mais là son état irrationnel ne lui permettait pas d’apprécier l’humour et la finesse de la réflexion. Évidemment. Le seul tort de Devouassoux en fait, c’est que du haut de sa rationalité et de sa sagesse supérieure de mec il n’ait pas su ménager la pauvre créature déboussolée en proie à ses émotions."
Des mots qui font tilt dans ma tête : irrationnel, rationalité.
Souvent des mots qu'on m'a renvoyés à la face, pour dire en substance : Ça ne sert à rien de t'exprimer meuf, tu n'es pas rationnelle. La preuve t'es énervée (quoi ça t'énerves qu'on te dise ça ? Trop sensible ! Tu en pleures de rage et frustration qu'on te fasses fermer ta gueule ? C'est bien la preuve de ton irrationalité !)
En résulte qu'il est difficile de s'exprimer ou se faire entendre, et la croyance intime que "je ne sais pas bien m'exprimer", ou du moins pas assez bien ordonner ma pensée pour que ça ne parte pas dans tous les sens. Perte de confiance en soit, le truc qui fait qu'on essaye même plus, et qu'on se sent bien inutile (malgré notre cerveau).
Et puis aussi on a honte, on sait les réactions, ou on se les imagines.
Alors on ferme sa gueule.

Paradoxe des doubles contraintes pour les femmes…
Grosse pression sociale et donc tentative d'être toujours plus parfaite : le moindre petit mot de travers, la moindre phrase mal formulée, ou émotion avouée, et tout ton raisonnement s'écroule : on ne t'écoute même plus, tes arguments (même ceux qui étaient structurés) n'ont aucun sens, puisque tu es irrationnelle. Juste ta gueule et pleure, voilà, voilà… irrationnelle, trop sensible, hystérique. (toujours les mêmes mots qui reviennent, les phrases toutes faites)

Alors quelque part on peut y trouver du bon, "ça aide à progresser", ce regard incessant et la résultante : cette pression qu'on se donne à soit-même. C'est ce que je me disais : fallait que j'essaye d'être au top pour me faire accepter. Je me suis souvent entourée de mecs qui étaient très exigeants avec moi, c'était souvent super dur, les autres ami-e-s ne comprenaient pas pourquoi je faisais ça (il se sert de toi, c'est pas un vrai ami, il s'en fout de ta pomme, il est macho). J'en souffrais beaucoup mais je me disais que c'était ça les vrais amis, ceux qui te disent quand ça déconne (même si ça veut dire qu'il ont ce droit de regard permanent et qu'ils en usent) que c'était bien pour moi. = en bref, je trouvais ça cool d'être soumise à un regard paternaliste !
Maintenant à part la dépression, quelques problèmes d'ambiguïté de relation, tout en étant persuadé que "c'est normal, ça ne peut pas être autrement", ça sera "toujours comme ça", de rapport au sexe, de soumission-domination, où je m'ai perdue en route, (et le plaisir, et le désir avec) et certes, une maniaquerie de l'argumentation (précise, détaillée, structurée…), je sais que je n'y ai pas gagné grand chose.
Le réaliser a été rude, la prise de distance aussi.
Arrêter de se dire que si tout n'est pas harmonieux et si je souffre, c'est de ma faute, qu'il faut encore que je fasse mieux, essayer de prouver, de montrer que j'étais leur égale et de trouver ma place parmi eux sans jamais y arriver… S'éloigner des relations devenues toxiques. Essayer de reposer la haine et repartir sur de bonnes bases. J'en ai noirci des pages de cahier, toujours adressées aux mêmes. Et aussi la honte de ne pas être capable d'écrire autant aux autres. Se sentir obligé.

Ce paragraphe pour essayer de faire comprendre les mécanismes vicieux qui se créent dans la tête, et que tout est lié, et qu'on ne s'en sort plus. Cela ne vient pas de moi, mais du fait qu'on vit dans un système qui valide cette domination comme normale.
Regardez autour de vous, voyez ces mécanismes quotidien de domination ou de soumission (parfois même volontairement et dans la joie en plus, mais la vérité c'est qu'à la longue c'est très violent : il ne devrait y avoir personne de suppérieur aux autres.)


J'aimerais parler aussi de stigmatisation (qui entraîne la honte encore et toujours), même et surtout de la part de l'entourage (sans doute parce que ce que pense les autres gens, hein je m'en fout, je me suis blindée déjà).
J'aurais aimé avoir réussi à répondre et expliquer toutes les fois où ça aurait été nécessaire.


Aujourd'hui, j'ai eu besoin de réagir à chaud à ces histoires de rationalité.
Ça touche a des trucs intimes, peut-être que ça n'est pas très cohérent (j'ai essayé pourtant à la relecture de mettre un peu d'ordre).
Il n'y a pas de conclusion à ce message autre que j'aimerais que les gens comprennent.
Mais c'est certainement pas très clair et bordélique. (on me dira que je ne suis pas rationnelle, c'est normal, j'ai un vagin !)
Ce sont des notes.

Ça me donne envie de mettre en lien l'excellent article (de Tanxxx toujours), Je ne suis pas féministe mais…
Lisez-le, il me semble que ça peut aider à comprendre mes phrases précédentes.
C'est un article dans lequel je me retrouve beaucoup : on a eu les mêmes réactions à la servilité imposée aux femmes. Et donc un peu le même vécu : la rage et l'humiliation, la volonté et fausse croyance qu'il est possible de faire partie des dominants malgré le fait d'avoir un vagin (encore un leurre, il y en a beaucoup), la misogynie, agir comme un homme, ne pas se considérer comme une femme.
J'aime beaucoup sa conclusion sur le fait d'être une femme : "j'ai le droit d'être ce que je suis et de l'être en tant que femme si ça me chante", pour moi aussi ça a été une révélation (très salvateur). Cela doit sembler débile à qui ne réalise pas tout ce système de pensée nauséabond dans lequel nous évoluons.

Je tiens à citer également une partie de son Nota Bene, puisqu'il me semble important de réaliser ça :
"et depuis, la relecture de ma vie, que je croyais exempte de tout sexisme, m'apprend beaucoup sur la sournoiserie de celui ci. Je me rends compte que mes actes, que je croyais dictés par mon unique volonté,  se sont avérés être pour beaucoup en réaction au sexisme, ou dictés par celui ci, la crainte, la peur, choses que je refusais d'admettre me croyant beaucoup plus forte que ça."
… Oui on est bien petits en vérité.

Et je lui pique aussi sa conclusion tant que j'y suis : 
"On ne peut penser une domination […] en l'isolant des autres : le patriarcat sert le capitalisme, au même titre que le racisme, ou n'importe quel autre rapport de domination. Réfléchir au capitalisme sans considérer le sexisme ou le racisme, ou n'importe quoi d'autre, était vain. C'était le rapport de domination lui même qu'il fallait détruire. C'est ça, l'anarchisme."


C'est exactement ça. J'avais écrit que je ne savais pas mais que plutôt que de parler de féminisme, j'aimerais que l'on parle de système de domination en général, et de comment ça fonctionne. Du Patriarcat. Du système de pensées dans lequel nous sommes tous, sans nous en rendre compte. De l'importance d'une prise de conscience.






Ajout suite à un non-débat sur viol et prostitution qui illustre très bien le début de mon article, comment on se retrouve dans un débat bloqué pour cause de réactions sexistes. 
(j'ai argumenté vainement que l'idée de légalisation de la dernière pour supprimer le premier était une fausse bonne idée).

Il faudrait parler de l'amalgame entre culture et nature. Dans la Nature les animaux humains (à prioris) sont soumis à leurs instincts et pulsions, par exemple ils tendent à se reproduire = pulsions sexuelles (pour les mâles comme pour les femelles sinon ça ne marcherait pas, hein), dans la nature il y a la survie, le fait qu'on ait pas le choix.
Dans la Culture que l'homme a construit puisque il pense, il s'affranchi de ses instincts (il est plus libre), la société humaine tente de s'organiser, et a développé des lois, des codes, des mythes, etc… Un système de valeurs.
Tout le problème est de savoir quelles sont nos valeurs.
Une société de domination masculine encourage ce regard différent sur les hommes et les femmes, et encourage l'instrumentalisation du corps féminin et donc le viol et la prostitution.

On vit malheureusement dans un monde où l'on est pas libre parce que soumis à ce système de valeurs patriarcales (= il y a des gens plus libre que d'autres). Je ne sais pas si l'on peut réellement échapper aux systèmes de valeurs en général mais on peut essayer de modifier ces valeurs pour sortir de tout modèle de domination (= des humains vraiment égaux et libres, dans le respect, genre ce que devrait vraiment être une humanité à l'état de culture). Pour cela il faut d'abord se rendre compte d'où l'on part et cerner la vraie origine des problèmes. Dire que c'est juste un problème naturel (alors qu'on n'est plus soumis à notre nature puisqu'on vit en socièté, tu suis ?) reviens à ne pas essayer d'en trouver une vraie solution (le résoudre à la base)… Paraisse cérébrale crasse malheureusement (et sans surprise) trop répandue chez les "dominants*".

L'important c'est d'ouvrir les yeux, et de voir la matrice autour de nous. Comprendre comment ça marche.

Ici pour ceux qui aimeraient voir le dialogue de sourd en entier (cliquez sur voir les commentaires précédents). À la fin je résume les "arguments" adverses (en en oubliant en plus, la prochaine fois je fais ça mieux), c'est ma première compile des réponses-non-arguments paternalistes ! (c'est la première fois que je débat en ligne c'est pratique il y a des traces, on remonter, lire nos arguments qui semblent cohérents, et les réponses de l'autres qui n'en sont pas. On peut voir que c'était pas vraiment ma faute si ça passait pas, mais que l'autre s'acharne à ne pas écouter ou contourner le débat…)
[comme j'ai quitté fb depuis on ne voit plus mes commentaires à moi, je n'ai pas eu envie de me replonger là dedans donc je ne sais pas ce que ça donne de lire seulement les réponses du type… j'ai peut-être une capture d'écran si je ne l'ai pas jetée, je la posterais ou pas]


Quelques liens :
Mélange Instable est le blog d'une prostituée qui dit dans cet article des choses très intéressante sur les débats autour de la prostitution dans notre société patriarcale.
Les Questions Composent est le blog très bon d'une amie, sur lequel je serais forcément tombée à un moment ou un autre (elle est cité par Tanxxx par exemple) si je ne l'avais pas rencontrée en Thaïlande, elle y parle de couple, de femmes, d'hommes, de systèmes de domination, et tout y est très bien argumenté et expliqué. (et même des fois c'est drôle)
Une Heure de Peine est le blog de Denis Colombi, un sociologue (histoire de ne pas vous mettre que des blogs de militantes, mais aussi un peu de scientifique) qui explique de manière simple et sympa des problèmes sociologiques (notamment à propos du sexisme et du genre).


* Le dominant (on pourrait dire privilégié aussi) est celui qui a la chance d'avoir eu le combo gagnant : homme blanc hétéro, c'est à dire celui qui ne va pas se rendre compte des problèmes de domination, car très peu être touché eux : discrimination raciste, sexiste ou homophones… (merde j'explique ça trop mal, j'en ai mare, renseignez-vous là dessus vous même !)

Prise de position


Du nihilisme à l'espoir. Glissement de punk à hippie.

Ou comment s'ouvrir vers le futur.



Il est intéressant de remarquer que je n'ai jamais vraiment parler de mes positions politiques ici. Il me semblait pourtant. Peut-être que quelque part je considère que ça transpire de tout le reste, ou alors que je n'ai pas le courage d'essayer d'organiser les mots entre eux, choisir de donner un ordre aux paragraphes, c'est quelque chose qui m'est difficile.
Bref il est temps d'y remédier et de sortir du placard.

Attention cet article est probablement plein de théories foireuses.
Léa aime les théories.
bien fait pour vous.



"As-tu lu le livre Les Moutons Enragés sur la scoop d'Ardelaine ? Une très belle histoire de personnes tombées amoureuses d'un lieu et voulant y redévelopper une activité locale. L'opportunité a fait le larron, ils sont devenus producteurs de laine, relançant la filière dans la région du début (tonte) à la fin de la chaîne de production (objets manufacturés…), avec un très beau projet éthique. Une inspiration, la laine, ce n'est pas du tout vegan, mais ce n'est pas la question l'idée ici est le développement d'une activité utile, ça pourrait très bien être la filière du chanvre (tiens quelle est la région traditionnelle pour le chanvre ?) Pour moi cette lecture (et leur autre bouquin sur le Viel Audon et dans l'ensemble je pense tous les livres des éditions REPAS doivent insuffler le même enthousiasme) et le film Solutions Globales furent le tournant vers l'espoir qu'il est possible de faire quelque chose, la révélation que la révolution ne peut qu'être douce. :) " 
(citation d'un commentaire de moi-même sur d*)


être en rébellion
ne pas accepter le monde tel qu'il est
ne pas s'y sentir bien
ne pas s'y voir grandir
ne pas vouloir y prendre part
tout remettre en question
crise
colère
avoir l'impression d'être différent-e tout en ne vivant que comme on a appris, reproduire les codes de la domination, sans s'en rendre compte.
no solution
le système comme un blop, cette forme mole qui s'étend et change de forme pour s'adapter, englobant toute divergence
no future
dépression
lectures
envie de révolution
frissons
(connaissez vous cette exaltation ? à l'écoute de certaines paroles
anarchisme et autonomie
autogestion
piratage
sabotage
critiques
(pourquoi pensez au future, à certains futures possibles, me soulève autant ?
(Pourquoi les larmes ? le malaise, l'impression de gâchis ?
gout de rouille dans la bouche
serrez les dents
[il y aurait tant encore à rajouter, mais sans faire de phrase, j'ai l'impression que le lecteur fera de mauvaises associations de segments… mésinterpetation]

malaise quant à l'idée de prendre les armes pour "révolutioner"
cabler sur l'inutilité d'une telle action (au vu des précédents historiques)
prise de conscience (est-ce parce que je suis femme ?) que j'ai plutôt envie de créer que détruire
proposer plutôt que souiller
mettre au monde plus que tuer

la violence peut-elle arrêter la violence ?

malaises des lectures ultra critiques et négatives.

Puis au tournant d'une lecture, d'un visionnage de film, reconnectant le tout à de jolies choses poétiques dans tous les domaines (et c'est tellement gros et puissant que je ne sais pas l'écrire, il faudrait y donner un ordre, comment pourrait-ce être possible ?)
apprendre l'espoir, entrevoir des solutions
Pourquoi ne pas simplement vivre ?
Autrement
en agissant selon d'autres principes tout simplement je me fais du bien à moi,
mais il est possible, probable même d'avoir un effet boule de neige, ou émulation
et il est possible, probable de réussir à agir pour la planète, pour la politique, pour les humains, pour la beauté de la vie et pour la progression d'une certaine éthique.

depuis que le hasard du stop ou des lectures internets m'ont permis d'apercevoir que nous sommes nombreux, très nombreux ce qui ne se sentent pas à leur place et tricotent dans leur coin un morceau de ce future diffèrent que celui qu'on nous vend à l'école ou à la télé, je rêve d'un moyen de tous nous connecter. Pour s'organiser, parce que la solitude est difficile, parce que le réseau supporte, parce que seul on risque de partir tous dans des directions différentes…
Maintenant je vois toujours les mêmes sources circuler sur les médias sociaux.
Au moins aura-t-on la même culture.


Il y aurait tellement de choses à dire.
Mais à quoi bon ?

?

Peut-être que je vais simplement vous donner des liens.
des liens vers de jolies choses,
vers des idées qui sauvent
sans oublier de partager la bibliothèque de l'utile au monde de demain.
un jour

(que de choses inabouties…